Ne pouvant étudier la figure du cinéma forain dans les films américains, nous étudierons sa trace. Le cinéma forain devrait être présent dans les représentations de fêtes foraines, autour des cirques et dans les foires. C’est donc dans les films circassiens que le manque sera le plus visible, que la trace sera la plus parlante. Après avoir étudié l’héritage historique américain et européen des films circassiens américains, la question de l’absence du cinéma forain reste entière. Pourtant l’approche historique nous introduit à la question des origines. C’est donc vers l’interprétation psychanalytique de l’absence, le tabou que nous nous tournons. Le cinéma américain, ou plus exactement ceux qui le composent refuseraient se confronter à l’origine foraine du cinéma américain. Le cinéma ayant entraîné la chute du cirque, grande attraction populaire de la fin du XIXème siècle, la culpabilité plane sur les héritiers d’Edison et Porter. Telle la horde primitive freudienne, le cinéma américain a causé la mort de celui qui l’a accueilli à sa naissance. A partir de cette culpabilité, et variant selon les réalisateurs et les périodes, les films circassiens ne vont cesser de laisser transparaître les pulsions et les conflits psychiques qui animent le cinéma américain. Refoulement, dénégation, formation réactionnelle, activisme, régression, intellectualisation, projection et autres mécanismes de défenses vont être à l’oeuvre pour éviter aux cinéastes de souffrir de la culpabilité, des pulsions ou des conflits psychiques qu’ils ont hérité de l’époque ou le cinéma est sorti de la fête foraine

Xavier JEUDON est réalisateur, enseignant en cinéma-audiovisuel, doctorant en Histoire du cinéma

Durée : 2h

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