Bécassine – Banania : destins croisés

Au début du XXe siècle, la bande dessinée Bécassine et les images publicitaires de Banania s’imposent comme caricatures des Bretons et des Noirs africains, de l’immigrée intérieure et du colonisé. Alimenté par le développement d’une littérature et d’une presse populaire illustrée accessibles à un public de plus en plus large, notre imaginaire s’ouvre au XIXème et au début du XXème siècle à de nouveaux peuples et à leurs coutumes. Les Noirs africains, les Peaux-Rouges… ou les Bretons typiques deviennent familiers à des lecteurs essentiellement concentrés dans les grandes villes. Très rapidement, récits de voyages et descriptions figent des identités collectives, des «archétypes» qui ont souvent survécu jusqu’à nos jours.

Née des similitudes frappantes constatées dans le traitement des deux représentations, cette exposition se propose d’étudier la mise en place et l’évolution de ces images et, à travers l’étude parallèle des représentations de Noirs Africains et des Bretons, de dégager les constantes françaises dans l’approche de la «différence» et de «l’altérité». Ainsi tous les documents de presse populaire illustrée sont présentés par deux, l’un mettant en scène un noir africain, l’autre un breton.

Le Noir Africain est la représentation dominante de notre imagerie coloniale, sa représentation tend à démontrer les bienfaits civilisateurs de l’Empire français. Le Breton est l’archétype provincial français. Dans une presse populaire illustrée essentiellement parisienne, il incarne la région traditionnelle à l’écart du progrès, double symbole de l’arriération et du paradis perdu. Noirs Africains et Bretons symbolisent ainsi les «colonisés» et les provinciaux, dont la principale caractéristique est d’être culturellement différents de «l’urbain» qui devient au XIXème siècle, le modèle français dominant. L’évolution de leurs représentations illustre ainsi celle de toute la société française.

L’exposition ne se contente pas de rappeler les traitements méprisants qui dominent au XIXe siècle, elle montre aussi comment ces images ont pu évoluer et quels ont été les modes de reconnaissance de ces populations : le sport, la musique… ou l’engagement dans la guerre, symbole de l’intégration réussie. Ainsi, cette exposition souligne tout à la fois les mécanismes d’assimilation développés par la société française mais aussi sa difficulté à gérer les différences culturelles.

Cette exposition a été présentée dans plusieurs festivals : « Fin de siècle à Johannesbourg » à Nantes, le festival du cinéma de Douarnenez, le festival Digor de Guingamp…

Composition : 150 documents originaux sous cadres, 8 vitrines dont 2 mannequins
Emplacement : 150 m2
Participation TTC : 3000 €/Mois + transport
Montage sous la direction de Votre-Expo
Valeur d’assurance : 20 000 €

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